Comme l’année passée, l’association Les Shifters a lancé son concours « Shiftopie » pour contribuer à la création de nouveaux imaginaires autour de la transition écologique et de la société en 2050. En 2022, il s’agissait d’un concours de nouvelles, alors que l’édition de 2023 portait sur des bandes dessinées ou des court-métrages sur le thème « Un lundi en 2050 ».
Je me suis motivé à participer en bricolant une planche à l’aide des outils BDNF et Midjourney …et mon imagination. Si ma planche n’a pas été retenue parmi les lauréats, j’ai envie de la présenter ici, car j’ai souhaité y porter un message particulier.
La planche « Le renouveau des petites villes » porte essentiellement sur le sujet de la culture en milieu rural et son lien avec la transition écologique. Voilà le point départ : on peut aisément estimer que, dans une société plus écologique et à la hauteur des enjeux climat, biodiversité, eau douce et cie., nous aurons davantage besoin de personnes qui travaillent de nouveau dans l’agriculture ou dans la transformation des produits agricoles. L’alimentation est naturellement essentielle et le modèle agricole actuel nous mène droit dans le mur sur tous les plans (consommation d’eau, émissions CO2 via les engrais azotés et les machines, pollution de l’air via les épandages, atteinte à la santé et à la biodiversité via les pesticides/fongicides, etc.). J’ajoute à cela un besoin accru de métiers manuels, d’artisans et d’ouvriers, pour créer, réparer, transformer, recycler, upcycler, produire.
La majorité de ces activités se fait aujourd’hui d’une manière diffuse sur le territoire et surtout dans les espaces ruraux, ou au maximum dans le périurbain lointain. Cette société-là se retrouve loin de celle d’aujourd’hui où les agriculteurs représentent seulement 0,8% de la population 15+ ans (INSEE 2019) et où l’exode rural a vidé les campagnes sur plusieurs décennies (OT 2021). Une population qui deviendrait à horizon 2050 de nouveau plus rurale nécessiterait forcément davantage de services (public et privés) et donc aussi davantage de personnes habitant à proximité (dans l’idéal).
S’ajoute à cela une question légitime sur la résilience des métropoles et grandes villes. Selon les contraintes climatiques et énergétiques concrètes à venir, cette faible résilience pourrait devenir un fardeau pour leur prospérité voire viabilité. De nombreux écrits existent à ce sujet et j’ai également pu traiter de la résilience de la métropole lyonnaise.
En milieu rural, nous avons un vrai sujet d’aménagement du territoire pour avoir une nouvelle vie rurale n’artificialisant pas les sols et nécessitant intrinsèquement moins de transports thermiques, mais nous avons aussi un sujet de vie sociale et d’épanouissement culturel.
Car dans un monde très largement urbain, ayant connu une importante diversité de services, de commerces et d’offres culturelles, il me parait impensable de ne pas penser pour l’avenir la présence de la culture dans des villages, petites villes et moyennes villes. C’est aussi ça qui pourra rendre la vie des centre-bourgs plus dynamique et plus attractive !
Cette attractivité doit être pensée, en cohérence avec une réelle politique d’aménagement du territoire et une vision de la société de 2050. En ce qui concerne la culture, je crois profondément que le lien ville-campagne peut être un atout à l’avenir pour effacer les clivages créés par le passé. Tout comme sur d’autres sujets, les villes pourront faire preuve de solidarité pour faciliter cette grande réorganisation territoriale. Dans la planche se retrouve d’ailleurs une idée que j’ai déjà pu évoquer : la solidarité culturelle entre territoires, ici via des expositions itinérantes du musée des confluences à Lyon.
Bonne lecture !
