Comment vont évoluer les villes dans un contexte de changement climatique ? Dans cette publication, je m’astreins à des images et un court propos explicatif. Certains sujets sont évidents, d’autres sont plus innovants, voire provocateurs. La liste ne se veut pas exhaustive.
La ville dans un jardin
J’emprunte régulièrement l’expression singapourienne « a city in a garden » pour qualifier la végétalisation urbaine. Elle me semble parfaitement matérialiser l’ambition d’adaptation des villes pour créer des îlots de fraicheur avec du végétal sur plusieurs strates et des surfaces largement perméables.
La ville 100% ombragée
Aujourd’hui, plusieurs villes d’Europe installent déjà des toiles pour créer un ombrage protecteur, pour l’instant surtout dans les rues commerçantes très fréquentées. La ville du futur comportera exclusivement des rues avec des voiles d’ombrage – si ce n’est une grande canopée arborée.
L’urbanisme circulaire : les cours d’écoles sont ouvertes au public le week-end
L’urbanisme circulaire a été théorisé par l’urbaniste nantais Sylvain Grisot. L’un des principes est la mutualisation des équipements et l’intensification des usages. Aujourd’hui, de nombreuses villes européennes ont engagé une démarche de débitumer et végétaliser les cours d’écoles, appelée « cour nature » à Lyon. Demain, l’accès aux îlots de fraicheur sera essentiel. La ville systématisera ainsi l’ouverture grand-public des cours d’écoles le week-end, voire en soirée.
Le camping estival nocturne dans les parcs
Face à un habitat majoritairement existant et mal isolé et une dynamique d’isolation des logements ambitieuse mais trop lente, les appartements surchauffent… Les villes décident d’ouvrir au cœur de l’été les grandes pelouses de leurs parcs urbains pour permettre aux habitants qui le souhaitent de poser leurs tentes. L’espoir de passer de 30°C en intérieur à 27°C à la belle étoile…
La multiplication du bedinshop
Le concept « bedinshop » est né à Romans-sur-Isère. Il est très simple : dans une ville moyenne avec un vivier de locaux commerciaux trop important par rapport au besoin, un certain nombre d’entre eux sont transformés en appartements (à Romans, il s’agit à date de meublés touristiques). Avec l’impératif de transition écologique et un contexte d’achats sur le web, on peut imaginer certaines boutiques de textiles ou objets divers disparaitre des rez-de-chaussée – y compris dans les grandes villes. Leur transformation peut alors servir soit à la ville productive-artisanale, soit à la création de logements, comme à Romans.
L’algocratie municipale
Les citoyens sont mécontents de leur démocratie et les algorithmes manipulent déjà les opinions. Un constat retracé par Arthur Grimonpont dans son ouvrage intitulé « Algocratie ». Partant du fait que les algorithmes, notamment de recommandation, sont là et ne risquent pas de disparaitre, il formule l’idée d’un usage participatif et plus éthique des algorithmes de recommandations. Des concepts existent déjà, comme le framework WeBuildAI qui permet de définir des « représentants algorithmiques » basés sur des enquêtes représentatives régulières sur différents sujets – sans pour autant entrer dans une complexe logistique de démocratie directe. En plus des concertations, budgets participatifs et autres dispositifs de démocratie ouverte, des villes se laisseront assurément tenter.
Ici se termine cette courte prospective illustrée de l’avenir des villes. Comment voyez-vous l’avenir des villes ?
Valentin Lungenstrass 