Réponse à la question de la mairie du 3ème arrondissement sur la place des femmes dans l’espace public et les orientations de l’équipe municipale
Madame la Maire,
Je vous remercie pour cette question au sujet de l’égalité femmes-hommes dans notre ville et en particulier dans ses espaces publics.
Vous avez raison, à notre arrivée, seules 10.3% des rues avaient des dénominations en hommage à des femmes, ce qui n’est pas une exception en France. Cela reflète malheureusement l’invisibilisation des femmes ayant marqué l’histoire ou leur domaine de compétence, avec une mise en avant trop fréquente de leurs collègues masculins. Par exemple, qui sait que le premier algorithme informatique a été écrit par Ada Lovelace, pionnière anglaise de la science informatique, alors qu’on connait Charles Babbage ou Alan Turing ? C’est aussi le cas pour certaines plaques de notre ville, vous mentionnez la dame de la Part-Dieu, Catherine Mazenod et Servient de ces deux noms ; ou encore Irène Joliot-Curie, également prix Nobel de Chimie, alors que la rue Joliot-Curie ne rend hommage qu’à son conjoint Frédéric.
Il me semble essentiel – et je pense que nous le partageons tous ici – que nous rééquilibrons la place donnée à des femmes remarquables dans notre ville. C’est pour cela qu’avec ma collègue Florence Delaunay nous sommes engagés pour établir une large majorité de dénomination de la mandature en honneur à des femmes. Nous avons déjà commencé avec les dénominations de l’esplanade Denise Vernay-Jacob inaugurée mardi, le parc Elise Rivet, le jardin Suzanne Buisson ou encore le jardin Marie-Thé Mora.
Bien-sûr, notre action en faveur de la place des femmes à Lyon ne s’arrête pas là. C’est là aussi tout l’intérêt de l’analyse du budget souhaitée par notre majorité pour mesurer quels investissements bénéficient plus ou moins aux hommes et aux femmes. Cela nous permettra d’ajuster éventuellement des projets à l’avenir. Cela se fera de même dans les cours d’écoles avec un meilleur partage de l’espace entre filles et garçons, ce qui correspond également aux attentes des élèves mêmes. Cette logique s’applique aussi dans l’espace public à la conception de nouveaux projets ou lors de requalifications de certains espaces publics. L’usage des espaces créés n’est jamais dédié à une population plus qu’une autre, mais elle peut l’être dans les faits. Tout comme l’est la prévention situationnelle sur des questions de sécurité-tranquillité, nous serons attentifs aux usages effectivement observés pour en tirer les bonnes conclusions et concevoir des espaces les plus partagés possibles par toutes et tous.
Ceci est d’ailleurs particulièrement vrai aussi pour les mobilités. Alors que les hommes se déplacent en moyenne plus loin plus longtemps, les femmes effectuent plus de trajets dans la journée, des trajets souvent dits « contraints ». Cela concerne tous les types de mobilités, que ce soit la voiture, les transports en commun ou le vélo. Là est une des raisons pour le déploiement prochain du Réseau Express Vélo, plus large, plus confortable, séparé des autres flux et donc plus sûr et facile à utiliser. L’objectif est bien d’inciter toutes et tous, femmes et hommes, de tous âges à cette pratique. C’est également le travail mené par le SYTRAL sur la place des femmes dans les transports publics.
Ensemble, nous avons de grandes responsabilités en la matière et beaucoup de beaux projets à mener à bien, en concertation avec toutes et tous et en cohérence avec les objectifs de lutte contre les inégalités femmes-hommes.
Je vous remercie !
Présentation de l’autorisation de programme d’investissement pour l’acquisition de systèmes LAPI
Monsieur le Maire, chers collègues,
Le projet de délibération que nous vous proposons concerne une autorisation de programme pour pouvoir utiliser les fonds programmés à la PPI pour la mise en place de systèmes de lecture automatique de plaques d’immatriculations, autrement dit LAPI, pour le contrôle du stationnement payant.
Revenons rapidement sur le constat que nous faisons sur le stationnement payant à la Ville de Lyon. Nous avons un peu plus de 80 000 places de stationnement automobile à Lyon, dont environ 50% règlementées payantes aujourd’hui pour une meilleure rotation des places. Un effectif de 90 agents de surveillance de la voie publique est disponible au sein du service de contrôle pour les actions liées au contrôle du stationnement payant, mais aussi gênant ou encore les mises en fourrière.
Malheureusement, le respect du stationnement payant est extrêmement faible dans notre ville. Si les abonnés résidents payent dans 90% des cas, les visiteurs donc les personnes stationnant d’une manière occasionnelle, ne payent que dans 20% des cas. Autrement dit, bien plus des ¾ ne payent pas à l’horodateur ou via l’application. J’ai pu présenter ces données en commission, malheureusement aucun arrondissement ne dépasse les 23% de taux de respect. Il s’agit d’une situation généralisée, avec une tendance à la dégradation et loin des taux de respect des autres grandes villes françaises. Je rappelle que les Forfaits Post Stationnement (FPS) sont reversés par le biais de l’Etat à la Métropole de Lyon, coûts de fonctionnement de la ville déduis de cela.
Dans le cadre de la transition des mobilités que nous engageons pour décarboner le secteur des transports et faciliter la non-possession d’une voiture, mais tout simplement aussi pour faire respecter la règlementation locale, il nous parait essentiel d’agir et donc de pouvoir améliorer le travail des ASVP. Pour cela, nous souhaitons investir dans un système qui a fait ses preuves dans d’autres villes françaises ou européennes. Les systèmes LAPI sont installés sur des véhicules pilotés par un binôme d’agents et parcourent la ville en analysant les plaques d’immatriculation, en lien avec le système centralisé de gestion du stationnement. Cela permet d’assister par ordinateur les agents pour ensuite traiter d’une manière plus optimale la verbalisation des véhicules mal garés.
Nous pourrons donc investir dans plusieurs véhicules équipés pour une mise en œuvre, je l’espère, d’ici début 2022 pour les premiers. Assisté par ces systèmes, si les premières évaluations sont concluantes, cela nous permettra à terme de libérer du temps aux agents sur le terrain pour leur permettre de davantage s’occuper du stationnement gênant et très gênant, comme le sont par exemple les véhicules garés sur aires de livraison, trottoirs, aménagements cyclables ou autres.
Vous l’aurez compris, ce système nous permettra à la fois de faciliter le travail des agents et de nous donner les moyens pour augmenter, par ce biais et d’autres, le taux de respect du stationnement payant. Je tiens ici à remercier les agents du service de contrôle du stationnement pour le travail qu’ils effectuent au quotidien et les saluer pour la pédagogie qui est la leur, nous avons encore pu le voir avec Mohamed Chihi cette semaine lorsque nous les avons accompagnés sur un parcours.
Mesdames, Messieurs, je vous remercie de donner un avis favorable à cette autorisation de programme.