Dénomination du Jardin Suzanne Buisson
Monsieur le Maire, chers collègues,
Je souhaite saluer les familles présentes ce matin en visio . Je vous propose cette délibération pour la dénomination d’un bel espace vert dans le 3ème arrondissement. Ce jardin a été aménagé avec de nouveaux arbres et de la végétation basse dans le 3ème arrondissement à l’angle nord entre la rue de l’Abbé Boisard et le Cours Gambetta.
Il s’agira du Jardin Suzanne Buisson, en hommage à cette femme politique et résistante ayant passée ces dernières années à Lyon.
Installée à Paris à l’âge de 16 ans, après une enfance à Dijon, Suzanne Buisson, née Lévy, rejoint la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO) en 1905. Militante de la cause des femmes, elle est longtemps secrétaire du Comité national des femmes socialistes, et rédactrice de la page des femmes dans l’hebdomadaire Le Populaire. En 1940, réfugiée à Lyon avec son mari Georges Buisson, elle entre en résistance et devient agent de liaison. Elle est arrêtée en avril 1944 et internée à Montluc. Torturée, elle ne livre rien qui pourrait compromettre ses compagnons. Elle est déportée vers Auschwitz le 30 juin 1944.
Mesdames, Messieurs, le conseil du 3ème arrondissement a donné à un avis favorable à cette dénomination et je vous remercie d’en faire tout autant.
Dénomination du Jardin Marie-Thérèse Mora dite Marie-Thé
Monsieur le Maire, chers collègues,
Je vous propose de rendre hommage à une « Mère lyonnaise », Marie-Thérèse Mora dite Marie-Thé. Cette restauratrice est emblématique de la Croix-Rousse et de nombreuses lyonnaises et lyonnais ont des souvenirs dans son établissement, 12 rue Ozanam dans le haut du 1er arrondissement. En témoigne aujourd’hui encore, sur le mur du restaurant actuel, une plaque commémorative apposée par les Francs Mâchons en hommage à cette Mère lyonnaise née en 1933 et décédée en 2002.
En concertation avec les riverains et le conseil de quartier, ce relativement nouveau jardin aménagé à l’angle de la montée Bonafous et de la rue Lebrun sera donc le Jardin Marie-Thérèse Mora. Un petit espace vert et îlot de fraicheur agréable.
Comme les élus du 4ème arrondissement, je vous remercie de donner un avis favorable à cette dénomination.
Débat sans vote sur le règlement local de publicité
Monsieur le Maire, chers collègues,
Ce long conseil municipal ne manque pas de débat et pourtant on nous demande d’organiser un débat sans vote sur le règlement local de publicité en cours d’élaboration par nos amis métropolitains. Quel timing lyonnais ! Hier, c’était la journée mondiale contre la publicité !
Si la publicité permet parfois à de jeunes structures de se mettre en avant, elle est avant tout une incitation forte, permanente et redondante pour de la surconsommation. Cette surconsommation n’est pas neutre. Ce sont des incitations à la malbouffe, à la consommation de biens inutiles ou peu utilisés, à l’obsolescence programmée par « effet de mode », et j’en passe. Cette consommation n’est pas neutre, disais-je, car ce sont des ressources, des métaux, du pétrole, de l’eau, des terres agricoles ou autres qui sont surexploités ; ce sont des pollutions engendrées par l’extraction, la production, le transport, l’utilisation et la fin de vie des objets ; ce sont des problèmes sanitaires engendrées par des alimentations toujours plus rapides, toujours plus grasses, toujours plus sucrées, toujours plus industrielles ; ce sont des stéréotypes auto-alimentés en boucle, en particulier sur la place des femmes dans la société ; ce sont des problèmes économiques aussi liées à une économie mondialisée poussée un peu trop loin et qui ne protège pas les ouvriers, les paysans, les employés ; un système économique qui pousse à délocaliser des emplois locaux, parfois familiaux et avec des savoir-faire anciens et précieux pour nos territoires.
A l’heure de l’urgence climatique, ces incitations doivent être réduites au maximum et les supports publicitaires restants utilisés en priorité aux usages évènementiels ou institutionnels pour créer du lien, faire société, inciter à des comportements plus vertueux, que ce soit à l’égard de notre écosystème ou des autres dans l’espace public ou privé.
La publicité est in fine un excès que nous ne pouvons plus nous permettre.
Alors comment faire atterrir ces orientations et choix sociétaux dans nos politiques locales ? D’une part, en interpellant le gouvernement de prendre ses responsabilités et de tenir les engagements du Président quant à la reprise des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, comme l’ont fait les Maires et élus de Lyon, Grenoble, Bordeaux et autres récemment.
D’autre part, en regardant tous les contrats et conventions privés passés par nos collectivités et en adoptant un règlement local de publicité à la hauteur des enjeux. Afin de renforcer le travail important qui a déjà été mené au précédent mandat, le Vice-Président Philippe Guelpa-Bonaro a décidé de poursuivre pendant quelques mois le travail sur les orientations du RLPi. 4 orientations guident le travail sur le règlement local :
- La préservation de la qualité paysagère et urbaine, enjeu particulièrement important dans notre ville et notamment dans le périmètre UNESCO propre à Lyon
- La lutte contre la pollution lumineuse, impactant fortement la santé des riverains, ainsi que la vie de la faune urbaine.
- Le développement d’un cadre de vie apaisé
- Une harmonisation règlementaire pour une équité territoriale et pour, d’une manière très pragmatique, avoir une lisibilité totale du règlement et des contrôles facilités pour les Maires des 59 communes de la Métropole.
Je souhaite rappeler ici que le RLPi ne permet pas de réguler le contenu de la publicité affichée, mais uniquement sa présence dans l’espace public ou impactant ce dernier, la densité, la taille des dispositifs, etc. C’est à ce titre que nous proposerons à la Métropole de réduire la taille maximale des dispositifs à 2m², soit la taille d’une affiche sur abri-bus, de réduire au maximum la densité autorisée des publicités, de libérer l’espace autour des monuments historiques ou des établissements scolaires, ou encore de prohiber les publicités sur toiture.
Comme ces dernières, ce sont aussi les enseignes qui ont un impact fort sur la qualité paysagère et urbaine. Le RLP de la Ville de Lyon intègre déjà un cahier des charges exigeant dans le périmètre UNESCO sur la qualité des enseignes pour mettre en valeur la diversité commerciale chère à notre ville, tout en garantissant une homogénéité et qualité dans la perception de nos espaces publics, de nos bâtiments, de notre patrimoine. La mise en adéquation avec le plan lumière sera d’importance.
Suite à la présentation des enjeux et orientations par le Vice-Président en CTM Lyon au Maire et aux 9 Maires d’arrondissement, j’ai sollicité les 9 arrondissements pour leur demander d’organiser avec leurs élus d’arrondissement des discussions, avant même le débat sans vote au conseil, pour avoir les premiers retours de fond. Je remercie tous les arrondissements qui ont joué le jeu et ont permis d’enrichir les réflexions à ce sujet et de mentionner d’éventuelles spécificités locales. Le processus commence et nous aurons d’ici plusieurs mois une enquête publique et une opportunité finale de nous prononcer sur le nouveau règlement local de publicité pour notre territoire.
Même si certains jouent encore les autruches, ne voyant pas que les entreprises et commerces locaux ne profitent que très peu de la publicité extérieure, que l’incitation à la surconsommation est directement liée aux enjeux écologiques, que les clichés et stéréotypes sont alimentés par la pub ; je me réjouis de voir que de nombreux élus lyonnais, mais aussi partout dans la Métropole, souhaitent une réduction de la place de la publicité dans l’espace public, que ce soit pour des raisons de cadre de vie, d’espace public, d’écologie ou autre.
Considérant les inégalités femmes-hommes, considérant l’emballement climatique et l’effondrement de la biodiversité, considérant l’essor de la malbouffe, la réduction de la publicité est un devoir moral et sur ce je vous cède la parole en espérant que chacune et chacun soit aligné, comme ailleurs, sur cet enjeu de taille.
Je vous remercie.