Réponse à la question du 2ème arrondissement – 19 Novembre 2020

Monsieur le Maire, Chers collègues,

Je souhaite tout d’abord remercier les élus du 2ème arrondissement pour les questions posées, en particulier celle à laquelle je réponds sur la piétonisation de la presqu’île.

Pour commencer, laissez-moi vous rappeler que la piétonisation de la presqu’île entre la place Carnot et le boulevard de la Croix-Rousseest un projet phare que nous avons porté, visuels à l’appui, pendant la campagne, dans le cadre du projet sur lequel les Lyonnaises et les Lyonnais nous ont élus. 

Vous nous interpellez ici sur l’évènement « La voie est libre », dont la première édition s’est déroulée le weekend du 26-27 septembre. Je souhaite tout d’abord remettre l’évènement dans son contexte. Pour la première fois depuis des années, Lyon a de nouveau en 2020 participé à la Semaine Européenne de la mobilité avec un certain nombre de communications et d’actions pour promouvoir les mobilités décarbonées, dont le développement massif est  urgent pour être à la hauteur des enjeux climatiques et de pollution de l’air. Dans le cadre de cette semaine européenne, les près de 3000 villes participantes en 2020 ont l’occasion d’organiser des journées sans voiture pour montrer à leurs habitantes et habitants ce qu’est, temporairement, une ville sans ou avec peu de voitures.

C’est ce que nous avons fait également à Lyon, en organisant un évènement qui se voulait festif et animé autour du thème de la réappropriation de l’espace public : La voie est libre. Il ne s’agissait pas seulement de fermer un certain nombre de rues à la circulation, mais bel et bien de fédérer les acteurs, soutenir le milieu de la culture, mobiliser les associations de commerçants, offrir des espaces de vie aux citoyens pour offrir une ville animée, apaisée, plus agréable, plus joyeuse. L’ambition était bien d’associer tous les acteurs concernés, y compris  les arrondissements, que nous avons consultés pour leur demander quelles rues ils souhaiteraient piétonniser le temps de ce weekend et ils ont répondu présent.

Malheureusement, comme vous le savez, entre août et fin Septembre, la situation sanitaire s’est de nouveau dégradée, nous contraignant à annuler bon nombre d’animations prévues dans l’espace public. Les prévisions météorologiques peu encourageantes, qui comme nous le savons se sont avérés, n’ont pas favorisé les animations que nous étions parvenus à maintenir.

Monsieur le Maire, je sais bien qu’une mairie d’arrondissement n’est pas un institut de sondage, mais laissez-moi exprimer mon étonnement concernant les résultats de cette enquête. Des biais dans les questions posées, une représentativité absente, une présentation de chiffres relatifs assurément malhonnête et j’en passe. C’est à se demander si votre enquête n’est pas une présentation de mauvaises pratiques de sondage faites en cours magistral pour montrer tout ce qu’il ne fallait pas faire.

Comme nous l’avons annoncé avec la Métropole de Lyon, nous avons mandaté un cabinet d’étude pour faire le bilan de cette première édition de La voie est libre. Afin d’être totalement transparent sur l’enquête qui a pu être menée, je vais publier aujourd’hui les résultats sur lesquels nous avons déjà eu l’occasion de communiquer dans le cadre de la présentation du plan de soutien au commerce de proximité.

83% des répondants, habitants et visiteurs dans un échantillon représentatif, expriment soit un avis inconditionnellement favorable à la piétonisation (à savoir 43%), soit un avis favorable. Effectivement, notamment vu la météo le samedi, les motivations pour venir en presqu’île étaient moins fortement portées sur le shopping, en particulier en comparant aux expérimentations piétonnes de 2019. Malgré cela, 92% des répondants ont apprécié la facilité de déplacement et d’accès aux commerces et aux services du secteur.  Ces résultats sont encourageants et montrent bien d’une part l’attente des habitantes et des habitants vers la réappropriation de leur espace public et d’autre part que c’est positif sur l’impact et l’accès aux commerces.

Mais lorsqu’on veut faire de la politique différemment, on ne regarde pas seulement ce qui fonctionne, mais aussi et en toute transparence les points d’amélioration. Les  conditions de circulation piétonne, l’accès aux personnes à mobilité réduite, l’accès en vélo, la consultation des commerces, la signalétique piétonne ou automobile pour rejoindre les parkings. Ce sont autant de sujets que nous pourrons améliorer lors de prochaines éditions ou dans le cadre du projet de piétonisation de la presqu’île.

Pour répondre à votre question sur les étapes de ce projet de piétonisation de la Presqu’ile, nous travaillons actuellement avec la Métropole de Lyon pour en définir le cadre : la méthodologie, le calendrier, la concertation envisagée.

Sur la concertation, puisque, et on le comprend, c’est un sujet qui vous tient à cœur, je vous rassure, l’objectif est de faire participer tous les acteurs et usagers de la presqu’île : les riverains, les personnes qui y travaillent, les commerçants, les visiteurs, les associations, le CIL etc. Les mairies du 1er et du 2ème arrondissement seront bien évidemment associées à la démarche.

J’imagine bien, vu l’attente des Lyonnaises et des Lyonnais envers ces projets de réappropriation de l’espace public, que nous pouvons compter sur votre engagement à ce sujet, qui ne devrait pas avoir de bord partisan. Heureusement, tous les membres de votre exécutif du 2ème ne sont pas aussi réticents.

Les bienfaits de la piétonisation et des projets de réappropriation de l’espace public ne sont plus à démontrer, j’en citerai quelques-uns : l’amélioration et sécurisation des cheminements piétons, par exemple des enfants vers les écoles,  et l’amélioration de la qualité de l’air ne sont que les plus évidents et contribueront plus que toute autre chose à faire de Lyon une ville à hauteur d’enfants. C’est ce que nous faisons en piétonnisant les abords des écoles.

Et c’est le même enjeu que nous devons relever à plus grande échelle avec la piétonisation de la presqu’île ou demain celle des cœurs de quartier : il s’agit avec ce projet de créer un cadre agréable, un espace culturel et commercial dynamique, de baisser la pollution et le bruit, de végétaliser et d’adapter notre ville au dérèglement climatique, de créer un espace de vie et non de circulation. Face à ce genre d’enjeux, l’heure n’est pas à la réticence, mais au volontarisme politique, et c’est ce que nous faisons et ferons pendant cette mandature. Toutes les grandes villes et métropoles mondiales le font, c’est le sens de l’histoire et c’est vers cela que nous allons. 

Je vous remercie.

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