Présentation de l’avis de la Ville de Lyon sur le RLPi
Monsieur le Maire, chers collègues,
Nous vous soumettons aujourd’hui l’avis de la Ville de Lyon concernant le projet arrêté de règlement local de publicité porté par la Métropole de Lyon. Je rappelle qu’il fait suite à de nombreuses concertations, des discussions en CTM, des aller-retours entre les arrondissements et la Ville et les échanges avec Philippe Guelpa Bonaro et ses services.
Les objectifs sont simples et ils sont largement partagés à Lyon, mais je crois pouvoir dire aussi dans les autres communes de la Métropole de Lyon : en bref, le fait d’améliorer le cadre de vie en diminuant la présence dans l’espace public des publicités, en améliorant la qualité des enseignes en particulier dans les cœurs de quartier et en diminuant les nuisances lumineuses.
C’est ainsi qu’on réduit la taille des publicités sur les différents mobiliers, qu’on dédensifie leur présence, qu’on protège les espaces verts ou espaces classés, qu’on améliore l’insertion paysagère via la fin des publicités sur toiture et qu’on définit des horaires d’extinction des publicités pendant la nuit.
Vous le savez, ce RLPi ne permet pas tout. Il ne permet pas aujourd’hui de règlementer les bâches de construction des monuments historiques, non plus le contenu de la publicité, ni dans l’espace public, ni ailleurs.
Et pourtant, ce serait important.
Je suis choqué lorsque je vois une gigantesque bâche en presqu’île faisant la promotion d’un village de marques, alors que nous avons des commerces de qualité en centre-ville et bien accessibles en transports en commun.
Je suis choqué lorsque des publicités avec des emplacements particulièrement visibles font la promotion d’une vision du monde sexiste, polluante, discriminante ou encore hypocrite.
Je suis choqué que, lorsque des opérations de distributions publicitaires ont pu avoir lieu ces dernières années, c’était une majorité d’entreprises de l’ultra sucré, de l’ultra salé, de l’ultra transformé et pour finir des publicités pour des SUV thermiques.
Alors vous allez me dire, chers élus d’opposition, que ce sont les commerces locaux qui profitent de cette publicité avec une plus grande mise en lumière.
Mais non ! Je suis choqué lorsque la grande majorité des publicités ne sont pas des entreprises ou commerces locaux. Parce que non McDo n’est pas un commerce local, c’est une chaine planétaire de fast food, une chaine de malbouffe. Pas un commerce local.
Vous allez me dire que cela affecte des entreprises de la publicité et de la communication.
Pardon, mais je considère que notre ville n’est pas à vendre, que nos esprits ne sont pas à vendre, mais surtout que notre qualité de vie en ville et notre qualité paysagère ne sont pas des variables d’ajustements pour implanter des publicités.
Par ailleurs, remettons les choses dans l’ordre. Aujourd’hui, la quasi-totalité de la publicité est sur le web, en format numérique ; et un peu en format papier. La qualité de vie en ville, ici à Lyon et ailleurs dans la Métropole, n’est pas une variable d’ajustement. Elle doit être au centre de nos préoccupations, c’est ce que nous faisons avec cette majorité !
Alors, je sais, vous allez me dire que vous souhaitez garder les publicités allumées toute la nuit, car elles éclairent l’espace public.
Mais la publicité rétroéclairée n’est pas là pour illuminer Lyon, c’est le rôle de l’éclairage public. Et il se trouve qu’on a un excellent service de l’éclairage à la Ville de Lyon ! Donc, il se peut, je parle sous le contrôle de mon collègue Sylvain Godinot, que certains endroits méritent un éclairage plus fort ou mieux adapté. Dans ce cas, je vous invite à solliciter mon collègue et ses services, ce n’est pas le parfum dernier cri rétroéclairée qui permettra de se mouvoir tranquillement et en toute sécurité dans l’espace public.
Vous l’aurez compris : parce que ce RLPi protège notre cadre de vie ; parce que ce RLPi protège la santé humaine et la biodiversité ; enfin parce que ce RLPi protège notre patrimoine remarquable lyonnais ; nous vous proposons d’émettre un avis très favorable au projet.
Je vous remercie.