Comme chaque année, du 16 au 22 Septembre 2021 avait lieu la semaine européenne de la mobilité pour sensibiliser sur la transition des mobilités, en particulier ses aspects de soutenabilité et de santé publique.
Cette année à Lyon, cette semaine européenne de la mobilité s’est traduite par un ensemble d’actions, d’évènements et de lancements d’une importance majeure pour les années à venir dans la Métropole de Lyon.
Classiquement, de nombreux organismes ont organisé des évènements à cette occasion, comme le Goethe Institut et Institut culturel Italien qui ont organisé deux tables rondes dans leurs locaux au sud de la place Bellecour. J’ai pu participer à celle intitulée « LA VÉLORUTION DES CITOYEN·NE·S EUROPÉEN·NE·S ». Il y avait également des ateliers mobiles de réparation vélo, des balades à vélos ou encore la bourse à vélos organisée par la Maison du vélo sur la place Guichard.
Le 21 Septembre était également organisé dans de multiples entreprises le Challenge Mobilité Auvergne Rhône-Alpes pour inciter les employés ou agents des collectivités à expérimenter de nouveaux moyens de déplacements, en particulier pour les déplacements domicile-travail, matin et soir.
A l’instar d’autres villes européennes, Lyon organisait aussi sa 3ème édition de « La voie est libre » le samedi 18 Septembre. Un évènement festif pour se réapproprier la ville et vivre d’une autre manière sa ville. Dans une période de restrictions sanitaires plus modérées, la quinzaine de périmètres piétons dans chacun des arrondissements a fait place à des animations et évènements organisés par les commerçants et autres associations, parfois en lien avec les mairies d’arrondissement. De nombreux lyonnais et visiteurs étaient au rendez-vous, de même que le beau temps.
Sur la Place Bellecour, l’association Prévention Routière et l’école des mobilités Carl ont organisé une séance d’éducation et de pédagogie sur la bonne conduite des trottinettes électriques, qu’elles soient privées ou en libre-service. A l’heure d’un développement massif de cet usage, il est essentiel de rappeler les règles, le code de la route et de contribuer à rendre les trajets plus sécurisés.
Des premières extensions de stationnement payant
Parmi les annonces faites figurait également l’extension à venir début Novembre des périmètres de stationnement payant dans les pentes et sur le plateau de la Croix-Rousse. En effet, l’ouest des pentes subit une pression importante au stationnement avec une part significative de voitures dites « ventouses » se déplaçant que très peu et ainsi limitant la rotation des véhicules sur les places. Ceci se fait au détriment des riverains, visiteurs, artisans ou autres professionnels.
Ainsi, 2900 places seront rendues payantes pour favoriser la rotation. Cela donne également la possibilité aux riverains d’avoir accès à la vignette résident qui limite très fortement les coûts en comparaison avec les tarifs visiteurs.
Des lancements de consultations importantes
Cette semaine était également l’occasion de lancer deux grandes concertations pour les mois à venir. Si les concertations pour les tramways T6, T9 et T10 avaient déjà pu être lancées les dernières semaines, il s’agissait désormais de lancer la grande consultation pour l’avenir du métro à Lyon.
Là où les projets de tramways permettent de concrètement concerter la mise en place et insertion d’un nouveau mode de transport important livré dans les années à venir, la consultation métro est une invitation à prendre de la hauteur. Aucun des quatre projets présentés ne pourrait être livré avant 2032 et chacun engage plus d’un milliard d’euros d’investissements de la part de la collectivité.
L’idée de cette consultation est donc de discuter des besoins en transports en commun lourds à horizon 2035, voire 2050. Avec un enjeu tout particulier de réussir à faire faire de la prospective aux habitantes et habitants de la Métropole, de se projeter dans l’avenir, indépendamment des besoins en mobilité actuellement présents à titre personnel. Il s’agit également d’un exercice de projection, car le développement d’un métro s’accompagne d’une transformation de l’espace urbain, en particulier autour des stations, afin de densifier les activités et ainsi augmenter la part de personnes bénéficiaires de la nouvelle ligne. C’est ce qui a pu être fait à Vaulx-en-Velin La Soie et sera fait prochainement réalisé autour du nouveau terminus de la ligne B aux Hôpitaux Sud à Saint-Genis-Laval.
Réduire la pollution de l’air
Durant cette semaine européenne de la mobilité, l’OMS a présenté ses nouvelles conclusions [1] sur la pollution de l’air et a annoncé revoir drastiquement à la baisse les seuils recommandés pour les différents polluants, face à un constat d’impact sanitaire majeur sur les populations. Le rapport détaillé sera présenté dans le cadre de la COP26.
Une part de cette pollution, en particulier les oxydes d’azote (NOx), les particules fines et indirectement l’ozone, est liée aux transports. Le Président de la Métropole, Bruno Bernard, a ainsi dès le début du mandat fixé le cap à suivre : la sortie du diesel d’ici 2026 dans un périmètre central à définir face à un constat de pollution bien trop importante et impactante dans la Métropole de Lyon qui ne fait pas exception à ce sujet.
Lundi 20 Septembre a donc été l’occasion pour lancer la consultation sur la Zone à Faibles Emissions (ZFE) qui sera mise en place progressivement pour les particuliers, afin de réduire la pollution de l’air associée aux voitures individuelles les plus polluantes. Cette consultation servira à recueillir, tout comme la consultation métro, les besoins en déplacements et ainsi les besoins d’accompagnement avec la mise en place de la ZFE. Elle permettra aussi de définir les dérogations possibles et de discuter des périmètres et calendriers associés sur tout le territoire métropolitain.
Lyon, capitale européenne du vélo en devenir ?
Enfin, à la fin de cette semaine européenne, le Vice-Président Fabien Bagnon a présenté les fruits d’un travail d’étude et de concertation depuis le début du mandat : la carte du réseau express vélo. Il a été travaillé avec les 59 communes et 9 arrondissements de la Métropole, afin déjà de définir les tracés généraux et la cohérence du maillage territorial.
Ce réseau super-structurant d’aménagements cyclables sécurisées, larges et confortables portera le nom de Voies Lyonnaises. D’ici 2026, ce seront 250 km de voies lyonnaises répartis sur 12 lignes qui verront le jour. Ce n’est pas tous les jours qu’un nouveau réseau de transport structurant peut être annoncé, c’est désormais chose faite dans la Métropole. A l’heure où l’axe de la rive gauche du Rhône (Quais haut et berges) devient l’axe cyclable le plus circulé de France, Lyon se prépare à investir 100 M€ pour développer des infrastructures et services pour rendre accessible le vélo à toutes et tous et à tous âges.
Le premier tronçon aménagé de la ligne 1 des voies lyonnaises verra le jour au printemps 2022 devant l’Université dans le 7ème arrondissement. D’autres suivront rapidement, en particulier la ligne 2 permettant d’accéder directement par le nord et sud à la gare de la Part-Dieu ou la ligne 12 reliant des pôles denses dans les 5ème, 9ème, 4ème et 6ème arrondissement, avant de rejoindre Villeurbanne.
Une transition des mobilités à la hauteur
Suite aux annonces du Maire de Lyon sur le passage de Lyon en Ville 30 au printemps 2022 et le lancement d’un appel au développement de l’autopartage, cette semaine européenne de la mobilité marque l’ambition des exécutifs écologistes en matière de transition. Les écologistes aux responsabilités, c’est une transition à la hauteur des enjeux, en particulier sur les transports, au centre de l’action climatique et de la préservation de notre santé (pollution de l’air, bruit, sédentarité, accidentologie, etc.).
Valentin Lungenstrass 